parmi les grands de ce monde...
Salam Aaleykoum!
Je profite de ce nouveau blog pour revenir sur un évènement (relativement) important, en tout cas rigolo!, qui m'est arrivé il y a maintenant 2 mois, c est à dire 1 mois après mon arrivée à Mascate.
Je travaille pour une société francaise (grenobloise) d'ingénierie hydraulique, Sogreah, en particulier pour un projet important à Mascate de protection contre les crues. Il s'agit du design de trois barrages sur un wadi (un oued) dans les montagnes qui surplombent la capitale.
Sogreah a gagné l'appel d'offre pour ce projet l'été dernier, mais la signature officielle du contrat avec les hauts responsables du Ministère Omanais des Regions, de l'Environnement et des Ressources en Eau n'avait pas encore eu lieu.
Un type du ministère m'appelle un matin en me disant, un peu stressé par ce qu'il m'annonce, que la cérémonie officielle de signature du contrat a lieu le lendemain à 11h tapantes dans les salons du ministère avec Son Excellence (oui, oui, son excellence...!) H.E.Shaikh Abdullah bin Salim al Rowas, le ministre en personne!
Je vous raconte pas le branle bas de combat... pas forcement tres a l'aise dans les 24h qui ont suivi, moi qui ne suis la que depuis quelques semaines, qui ne connais rien ni a ce pays, ni aux gens, ni aux coutumes locales... et voila que je me retrouve devant un membre de la famille royale, un ministre!
Hop, mon joli costume, ma jolie cravate rouge avec des petits snoopy (la seule que j'ai, la premiere fois que je la mets, d'ailleurs!), je cire mes pompes, et j'essaie de ne pas trop transpirer... avec cette chaleur, pas evident!
10h50. J'entre au Ministère, accompagné de Hadj Ghanim, un ingénieur irakien du sous traitant avec lequel on travaille et accessoirement mon meilleur pote.
Ascenseur central,
cinquième et dernier étage:
les appartements de His Excellency le ministre.
Nous arrivons dans le hall: on nous introduit dans une grande salle de reunion (un peu a la maniere des reunions organisées par le mechant dans les vieux james bond) : table géante en anneau entourée de grands fauteuils en cuir, presidée par un fauteuil encore plus grand, dominée solennellement par le portrait de Sa Majesté le Sultan Qaboos, gardes enrubannés au garde à vous, poignard à la ceinture, le regard fixe. Une grande partie des fauteuils est déjà occupée par d'autres représentants de sociétés étrangères, ici comme moi, pour signer un contrat. Une deuxième rangée de fauteuils, moins beaux, est prévue pour les "bras droits" de chacun... On me fait m'asseoir dans le grand fauteuil, Ghanim dans celui de derrière.
Chuchottements, léger brouhaha en attendant l'arrivée du ministre, tout le monde en costume, pas une seule femme, évidemment, discussions de politesse... J'échange quelques mots avec mon voisin, un omanais, qui me rassure sur ce qui va se passer.
Claquements de porte, deux ou trois hauts responsables s'agitent, puis le ministre arrive, entouré de gardes. Silence brutal, tout le monde se lève, le minstre s'assoit, tout le monde s'assoit. Discours en arabe. Evidemment, j'écoute attentivement. Quand tout le monde semble approuver en hochant la tete, j'approuve en hochant la tete. 15 minutes a tenir comme ca...
Puis, chacun notre tour, nous sommes appelés par le maitre de cérémonie pour se lever, faire le tour de la table, s'approcher du ministre, le saluer, lui serrer la main, s'asseoir à ses cotés, signer le contrat, échanger les deux versions du document, re-signer, lui re-serrer la main et repartir à sa place, tout ca sous le crépitement des flashs des journalistes, présents pour l'occasion. De l'ordre de 3 minutes par personne.
Et bien figurez vous que je m'en suis bien sorti! pfiou!
Le lendemain, déception, ma photo ne fait pas partie des photos sélectionnées pour figurer à la une des journaux nationaux...
Mais je n'abandonne pas! Je veux montrer, preuve à l'appui, à ma maman que je fréquente les grands de ce monde! Je téléphone aux journaux, j'écris des lettres, je me déplace plusieurs fois! Et je finis par trouver la fameuse photo!
En exclusivité, la voila!
alors, pas mal, hein?
je disais un mot de travers, il me transpercait avec son poignard, attention!
ahahahahahaha!