Du Bosphore au Danube puis du Danube aux Carpates

Publié le par pel

On quitte Istanbul le 14 mai, direction l'Europe, avec un berlingo beau comme un camion grace a sa belle portiere neuve, en remplacement de celle qui avait ete emboutie par une Lada a Tbilissi. On s'en tire pour pas trop cher... Ouf...

Le premier pays sur lequel on tombe une fois le bosphore passé est ... la Bulgarie.

On avait prevu de ne pas rester moult temps en Bulgarie, et finalement, ca tombe plutot bien car on ne reussit pas vraiment a tomber sous le charme du pays... Les paysages sont sympas, bien sur, et les monasteres orthodoxes sont tres jolis, mais on manque de temps pour aller denicher tous les petits coins sympas bulgares et puis en fait, on manque un peu de motivation et on a envie de se reposer un poil et de ne pas trop en faire pendant quelques jours...


Par dessus tout ca, on ne parvient pas a oublier notre combat épique contre le pompiste de Plovdiv qui, charmant et poilu comme un ours, tente par tous les moyens de nous arnaquer de 20% de la facture... Combat que nous finissons par gagner, non sans peine... apres 30 minutes de face a face sterile.

Que dire, egalement, des jeunes (et moins jeunes) BulgarEs que l'on voit dans les rues de Plovdiv et de Veliko Tarnovo, TOUTES sapees comme des demoiselles de la Rue saint Denis... De l'ado de 13 ans a la femme mure de 45 ans, le stereotype de la Bulgare est bien triste a voir... Habillee du moins de tissu possible, perchee sur des talons de 10cm, arborant coiffure et maquillage tels qu'elle ne se reconnait plus elle-meme dans le miroir, decolleté plongeant, bref, voila ce qu'on appelle communement une pouf, et le plus triste, c'est que 9 femmes sur 10 - facile - correspondent pleinement a ce stereotype...

Bref, la Bulgarie ne nous aura pas marqués beaucoup plus que ca...

Finalement, le meilleur moment de notre semaine bulgare, ce fut surement les 3h36 passees au fond du lit a l'auberge de Veliko Tarnovo a deguster le Bollywood qui m'avait ete offert a mon depart d'Oman : un vrai bonheur!

Tout de meme, quelques unes des rares photos bulgares
:



A Veliko Tărnovo, l allée montant a la citadelle en ruine, la croix d une pierre tombale et les annonces municipales des deces

De meme que le passage de la frontiere irano-armenienne, l'entree en Roumanie coincide avec un orage monstrueux... cette fois-ci, c'est la grele qui nous surprend alors qu on traverse le Danube : on a le temps de se refugier sous l'abri du dernier barrage de controle roumain avant que des grelons de 3 a 4cm de diametre s'abattent sur le toit des voitures... Encore jamais vu une pluie de météorites pareils!
Ca fait un vacarme tel qu'on ne s'entend plus hurler, le bitume devient blanc immaculé de debris de grelons fracassés, les garde-frontieres ne savent plus trop quoi faire, a part prendre des photos avec leurs telephones, bref, c est l'anarchie et c'est plutot rigolo!

Enfin, arrivée a Bucarest (prononcer Boucourechte pour faire roumain).

Sur les traces du précédent voyage de l été 2006, on se balade 3 journées pleines dans ce qui fut le 'Paris de l Est', avant que Ceausescu ne ravage le paysage.
La ville reste tout de meme tres sympa et les differentes epoques en ont fait un patchwork architectural composé de vieilles maisons style 1900, Belle Epoque, abandonnées, décrépies et envahies par la vegetation, de gigantesques ensembles soviétiques sur-bétonnés mais pour la grande majorité peu entretenus et qui ont plutot mal vieilli, et de nouveaux buildings modernes qui trouvent leur place esthétique au milieu de tout ca.
On y parcourt de petites rues pavées toutes tranquilles, toutes colorées et on y traverse de monstrueux boulevards a 6 voies de circulation, on y rencontre des petites églises orthodoxes épargnées au milieu des gros blocs de béton, et on y longe le canal (un poil) glauque qui tente de jouer le role de decors aquatique, a defaut de grand fleuve d envergure digne de ce nom (le Danube passe 70km au sud...). Enfin, on finit forcement par tomber sur LE monstre... la maison du Peuple, desormais appelée palais du Parlement, sorte de cube gris geant, au centre de la capitale, fantasme de Ceaucescu, realisé en 5 ans, deuxieme plus gros batiment du monde, a l interieur duquel, dit on, le dictateur avait lui meme un plan pour ne pas s y perdre...

Trois jours ne sont pas de trop pour prendre son temps a Boucourechte, et nous le prenons. On se paie meme le luxe d aller voir Indiana Jones en anglais sous tritré en roumain!

Derniere anecdote boucourechtoise et avis a la communaute homosexuelle
: certains Roumains ne semblent pas trop apprecier les homos... C est en tout cas la conclusion qu on tire de notre (courte) discussion avec un type qui nous aborde dans la rue pour me demander de facon plutot agressive si je suis gay (a cause de mon echarpe, qu il nous dit) avant de nous cracher dessus... Puisqu il insiste, on lui repond clairement et nettement (mais sans s enerver non plus, il est quand meme plutot baraqué...) et il semble alors confondu en excuses et tend la main : c est a notre tour de le snober, ce gustave a la noix.


Le canal de Boucourechte, un coin ravissant pour un picnic











La Casa Poporului, la Maison du Peuple, desormais Palais du Parlement depuis 1989

Scene de peche dans les 10 centimetres d eau croupie du canal boucourechtien

L eglise orthodoxe russe de la ville, la seule a ma connaissance... Les eglises orthodoxes russes et roumaines sont bel et bien distinctes



Vas-y, le lascar!

Le lendemain
route plein Nord vers les Carpates et, au dela, la Transylvanie. Il s agit de traverser les monts Făgăras : on emprunte donc la Transfăgărăsan, terrible route de montagne qui rappelle un peu la montee en voiture vers l Hotel Overlook dans 'Shining'. On grimpe, on grimpe, on passe sur le barage Vidraru, monumental, on dort au bord de sa retenue, on continue a grimper, grimper, grimper. Malheureusement, a quelques km du col, apres 80km de route depuis la vallée, on tombe sur... de la neige, beaucoup de neige... La route est bloquée et la (seule) pelleteuse chargée de deblayer le passage semble encore avoir du boulot jusqu a l automne.
On continue donc encore quelques kilometres a pieds, mais il faut se faire une raison et demi-tour pour arriver de l autre coté, dans les vertes collines du pays Saxon...

  Le barrage de Vidraru

Des decors qui changent beaucoup des montagnes arides d Oman...

Petite rando sur la route deserte en pleines Carpates, mais la neige empechera meme les pietons de continuer...



On redescend sur nos propres traces pour contourner le massif et rejoindre le pays saxon, les boules...


Publié dans €uRopE

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